Une pratique multimillénaire, patrimoine mondial de l’humanité
On appelle jeûne le fait de s’abstenir totalement d’aliments solides et de consommer uniquement de l’eau, des jus de fruits ou de légumes ou des tisanes.
De tout temps et partout sur la planète, dans toutes les cultures et religions, la pratique du jeûne empirique figure comme moyen de guérison et de transformation.
Ainsi, dans la civilisation grecque, le jeûne était proposé aux athlètes lors des entrainements pour préparer le corps aux entrainements physiques préparatoires aux jeux olympiques mais aussi pour développer leur clarté mentale.
Pythagore, le grand philosophe et mathématicien de l’antiquité, a jeûné 40 jours afin de réussir à passer ses examens dans la grande École d’Alexandrie. Nombreuses sont les figures historiques à avoir jeûné en conscience, à la recherche d’un mieux-être.
Pourquoi jeûner ?
Notre organisme produit des toxines, générées par le métabolisme de nos centaines de milliards de cellules. Les organes émonctoires (qui filtrent les toxines) et les tissus deviennent de plus en plus saturés de déchets et ne peuvent plus effectuer correctement leurs fonctions d’élimination. Le corps est peu à peu dépassé dans sa capacité à rétablir l’équilibre (l’homéostasie). L’organisme s’encrasse de manière générale et apparaissent fatigue chronique, perte de vitalité, baisse des défenses immunitaires…
Le docteur Willem, médecin français passionné d’anthropologie et le Docteur Gernez, médecin français ayant consacré sa vie à la compréhension du cancer et à sa prévention active, sont arrivés à une même conclusion : la pratique d’un jeûne annuel permet à l’organisme de se nettoyer de tous les micro-cancers présents dans le corps tout en étant une protection très efficace en ce qui concerne les maladies dites des sociétés riches.
Les facteurs qui mènent à la maladie sont multiples et c’est la combinaison de causes physiques, émotionnelles et mentales qui crée les états pathologiques.
Il est possible d’aider le corps à faire son travail de régénération en lui permettant d’utiliser au mieux l’énergie disponible. Dans des conditions optimum, l’organisme se détoxique et se répare naturellement et rapidement. Ainsi, des recherches ont montré que des cellules dégénérescentes d’animaux souffrants, lavées et placées dans un milieu nutritif correct, ont la capacité à se régénérer.
Le jeûne est ainsi un moyen simple de recréer un milieu sain et équilibré permettant aux cellules de se régénérer.
« 4 maladies sur 5 sont le résultat d’un corps intoxiné ». Dr Guelpa
« Lorsque le corps est chargé d’humeurs impures, faites-lui supporter la faim, elle assèche et purifie ». Hippocrate
Comment fonctionne l’organisme en période de jeûne ?
Pendant environ 36 heures, le corps va puiser dans ses réserves de glucose, stockées dans le foie, les muscles. Selon le Dr Coudron, le glucose sous la forme de glycogène représente jusqu’à 10% du poids du foie, soit environ entre 150 g et 200 g.
Le corps va devoir mettre en place un nouveau processus pour avoir de l’énergie : l’acidose va apparaître entre 36 heures et 48 heures de jeûne. Le corps va puiser dans les réserves lipidiques et les acides gras seront transformés dans le foie en corps cétoniques.
Ce changement métabolique brutal peut être accompagné de symptômes – maux de têtes, nausées…-, signes que le corps retrouve ses fonctions naturelles d’élimination.
Le corps va aussi aller puiser temporairement dans les protéines (les muscles). Cependant, dès le cinquième jour, le corps va uniquement aller chercher son énergie dans les tissus adipeux : il s’agit d’un mécanisme de survie, les muscles sont ainsi préservés (perte estimée de muscles à moins de 3% pour une semaine de jeûne).
Au bout d’une semaine, l’organisme va amplifier la production d’énergie à partir des graisses, la production de corps cétoniques par le foie est prolongée."Ces corps ont des propriétés anorexigènes et psychostimulantes", explique Dr Lionel Coudron. "En parallèle, les sécrétions hormonales augmentent : la dopamine, l’adrénaline, la noradrénaline, la sérotonine…". Un cocktail euphorisant, stimulant, capable de stabiliser la sensation de faim et de fatigue. Un grand état de bien-être est alors présent.
Les bienfaits du jeûne
De plus en plus d’études scientifiques sur les effets de toute forme de jeûne mettent en évidence des résultats globalement positifs. Dans la base de données « puMed », près de 120 000 publications (mot clé « Fasting ») ont été répertoriées fin 2019, pour 9049 études sur le thème de la restriction calorique (mot clé « caloric restriction »). La restriction calorique est considérée actuellement comme le traitement médical référent en cas d’obésité. Force est de constater l’intérêt fortement grandissant du monde scientifique pour cette pratique millénaire.
Les bienfaits étudiés sont nombreux : diminution des douleurs chronique, perte de poids, contribution à la baisse de l’hypertension, soulagement de la polyarthrite, amélioration de la qualité du sommeil, baisse du niveau de stress et de l’anxiété, meilleure vitalité, atténuation ou arrêt des allergies saisonnières, amélioration des troubles digestifs fonctionnels, sensation de bien-être et de détente globale…
Importance de préparer le jeûne
Le jeûne étant un drainage de l’organisme, celui-ci va mettre en circulation de grandes quantités de toxines stockés au cœur des cellules depuis des années. Il est utile de préparer nos organes émonctoires (foie, intestins, poumons, reins et peau) à gérer cette avalanche ! Une préparation alimentaire progressive est vivement conseillée (« descente alimentaire) ainsi qu’une préparation diététique et physique afin de descendre doucement vers l’acidose.
Comment jeûner
Vous l’aurez compris, jeûner plus de trois jours n’est pas anodin pour notre corps et notre esprit : un mécanisme physiologique se met en route, qu’il convient de gérer avec sérénité, au risque de vivre un échec.
Il convient de se poser quelques questions avant de démarrer un jeûne : est-ce le bon moment pour moi ? Suis-je en capacité de jeûner en travaillant ? A la maison, avec les obligations familiales et les placards remplis ? Ais-je un traitement médical ? Quelles sont les contre-indications et me concernent-elles ? Quelles sont mes attentes ?
Être accompagné par un professionnel formé au jeûne (médecin ou naturopathe) est un gage de succès, surtout pour un premier jeûne long (plus de trois jours). Un encadrement personnalisé à votre terrain, à ce que vous traversez, permet un réel relâchement dans le jeûne qui est alors vécu dans le bien-être et la bienveillance : jeûner devient un réel plaisir, une aventure personnelle intérieure enrichissante, avec des effets durables.
Le jeûne guérit-il tout ?
La croyance que le jeûne est fatiguant et réservé à certains est donc fausse mais à l’inverse la croyance que le jeûne peut tout guérir l’est également ! Jeûner est une pratique très utile, naturelle et inoffensive si elle est pratiquée avec discernement. Il convient de retenir qu’il y a des précautions à prendre, voire des contre-indications totales (personnes souffrantes ou fragilisées, femmes enceintes, enfants…)
Le jeûne ne peut pas tout traiter : il est très efficace pour améliorer les effets des maladies dites de civilisation. Cependant, les améliorations observées perdureront (en partie) uniquement si la personne change profondément des mauvaises habitudes établies.
Jeûner est donc un outil à intégrer avec discernement dans sa pratique personnelle d’hygiène de vie globale, à la base de la préservation de la santé.